Dans le cadre de la modernisation de la ligne de chemin de fer Landerneau-Quimper, les Carrières Lagadec, via leur site de Telgruc, vont livrer 30.000 tonnes de cailloux (sur les 100.000 tonnes nécessaires) pour le remplacement du ballast.
Les Carrières Lagadec, ce sont plusieurs sites d’exploitation. On peut citer Trézilidé, Saint-Renan, Lopérec, Ploudiry (Kerfaven) et Telgruc. « En France, les cailloux sont la deuxième ressource naturelle après l’eau. Dans le département, on estime à sept tonnes, la consommation par an et par habitant. Le plus souvent, c’est vrai, on destine cette ressource aux métiers de la route et de la construction », explique Matthieu Simon, directeur des Carrières Lagadec.
Sauf que cette fois, le chantier revêt un caractère inédit et original. En effet, la société Colas Rail s’est vue confier la rénovation de la ligne SNCF Landerneau-Quimper pour laquelle il conviendra de remplacer 100.000 tonnes de ballast. La majorité sera extraite de la carrière du Hinguer, à Cast, propriété de la société CMGO (Carrières et matériaux du Grand Ouest). Le reste – 30.000 tonnes tout de même – sera extrait de la carrière de Menez-Luz, à Telgruc, par la société Lagadec. « Nous sommes agréés par la SNCF depuis peu. Avant, c’est vrai qu’elle faisait venir du ballast d’ailleurs en France et même parfois d’Écosse. Ici, ce qui est intéressant, c’est que l’activité se déploie en local », poursuit Matthieu Simon.
Alors, pourquoi Telgruc ? Le ballast est le lit de cailloux appelé à supporter les traverses, les rails et, occasionnellement, les trains qui passent. Des critères en terme de dureté et de résistance doivent donc être respectés. Chez Lagadec, seule la carrière de Telgruc offrait un grès armoricain présentant ces qualités. On ne plaisante pas avec ces choses-là. L’affaire est sérieuse. D’ailleurs, des laboratoires sont chargés, à l’issue d’une batterie de tests et essais, de valider le matériau fourni qui doit également présenter un calibre situé entre 30 et 50 mm. À la carrière de Telgruc où travaillent quatre salariés, le chantier devrait débuter entre février et mars pour s’achever à l’été. Dans ce laps de temps, les 30.000 tonnes de cailloux seront réparties au niveau de plusieurs gares situées sur l’itinéraire.
Certes, cette commande n’est pas, pour l’entreprise Lagadec, le chantier du siècle. Il n’empêche, il serait de mauvais ton de cracher dans la soupe. Tout d’abord parce qu’une voie ferrée, on n’en refait pas tous les ans. La modernisation de la ligne Landerneau-Quimper devra ainsi tenir plusieurs dizaines d’années. Enfin, cette livraison arrive à point nommé dans une période plutôt morose pour les Carrières Lagadec. Car même si les travaux sur les routes sont monnaie courante pour l’entreprise, la création de nouveaux axes routiers devient en revanche une denrée plus rare.